Les Pense-bêtes

Si l’homme a longtemps affiché sa supériorité sur le genre animal, il porte aujourd’hui sur lui un autre regard, dans une préoccupation plus largement ouverte sur son environnement. Dans cet élan de reconsidération, l’art explore lui aussi la sensibilité et l’intelligence des animaux à représenter le monde. Du bestiaire merveilleux et des fables de La Fontaine, qui offraient à l’homme un miroir cathartique, à une approche plus conscientisée l’invitant à se questionner sur sa propre vulnérabilité, l’animal permettra-t-il à l’homme de réveiller sa conscience et sa responsabilité envers le vivant qui l’entoure ?



Autrefois, l’eau des rivières était claire et on pouvait la boire.
Rien n’était abîmé dans le jardin du monde, et le comprendre,
Ce merveilleux jardin, c’était apprendre à l’écouter,
À s’imprégner de son chant.
Mais parmi tous les êtres vivants, certains se révélèrent
Plus aventureux et plus profiteurs que tous les autres.
Tout ce qui était vivant dans le jardin commença à pleurer,
À geindre, à supplier, jusqu’à toucher enfin cette infime
Parcelle que possède chaque humain : son doux jardin secret,
Son jardin d’empathie.
Sa résonance au monde.
Alors, toutes les voix et tous les chants du vivant
Furent convoqués en un opéra fabuleux.
Alors on entendit bourdonner au tréfonds de la terre
D’anciennes vibrations, comme une danse de joie.
Et l’on put commencer à écrire un chant nouveau,
Un chant pour réparer le jardin du monde.


Musiques et textes : Philippe Forget
Illustrations : Le Poisson
Coordination artistique : Claire Boisteau / Valérie Lagarde
Edition : Opéra de Limoges


Avec la participation d’OperaKids,
Un chant, Une Chance!, du Chœur de l’Opéra de Limoges et de musiciens solistes de l’Orchestre.