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    26 octobre 2017

    Fugues à répétition, maisons de redressement, addiction à la morphine, séjours en prison, internements forcés en hôpital psychiatrique, tentatives de suicide, instabilité professionnelle, décès à l'âge de 42 ans... La vie de Friedrich Glauser, écrivain suisse de langue allemande, n'a pas été un long fleuve tranquille mais il en a tiré de quoi nourrir son œuvre littéraire.
    Faussement titré ''Les premières affaires de l'inspecteur Struder'', ce recueil de nouvelles policières aborde des thèmes comme la prison, la folie, et même la légion étrangère que Glauser a intégrée pendant deux ans mais le fameux policier Jakob Struder y est finalement peu présent. Il en fera cependant son personnage récurrent, il n'est donc pas inutile d'apprendre ici à le connaître, même partiellement. On saura qu'il est suisse, de la police bernoise, qu'il est marié, qu'il fume le cigare, qu'il a été commissaire mais qu'il a été rétrogradé. Inspiré du Maigret de Simenon dont Glauser disait être le disciple, c'est un homme calme, empathique et sensible à la psychologie de ses suspects.

    Ces nouvelles constituent une véritable curiosité. Etrangement, elles sont à la fois désuètes et modernes. Désuètes par le contexte décrit, souvent la campagne suisse, et moderne par l'écriture, le ton, les techniques policières évoquées. La découverte d'un auteur prolifique, très populaire à son époque et tombé dans l'oubli, est forcément intéressante. Par contre, il faut aimer les nouvelles...des histoires courtes qui montent très vite en puissance et finissent par retomber comme un soufflé. Un genre souvent frustrant. Mais on retiendra un style plaisant, de l'humour, du cynisme parfois, une dénonciation du pouvoir des notables, des bourgeois, une prise de position en faveur des plus humbles, des miséreux, des délinquants par nécessité et bien sûr, Struder, qu'on aimerait retrouver dans une histoire plus longue.