Le sacre de l'artiste, La création au Moyen Age XIVè-XVè siècle
EAN13
9782213657042
Éditeur
Fayard
Date de publication
Langue
français
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Le sacre de l'artiste

La création au Moyen Age XIVè-XVè siècle

Fayard

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Le jubilé de l'an 1300 sonne pour l'Europe occidentale le glas de l'équilibre
qu'a connu la société médiévale. Thomas d'Aquin vient de reconnaître, à côté
du droit divin, l'existence d'un droit humain et d'affirmer que le pouvoir
peut aussi relever du peuple : le destin des nations comme celui de l'individu
va dès lors l'emporter sur d'autres considérations. Cet avènement d'une
société civile modifie profondément les conditions de la création. De nouveaux
commanditaires - aristocrates, souverains et bourgeois - conçoivent des
programmes différents, font appel à des artistes novateurs et établissent avec
eux des rapports d'égalité. Le créateur est à présent un véritable partenaire,
apprécié pour ses prouesses techniques, pour son imagination et non plus un
exécutant. Il découvre un espace de liberté, se trouve assuré de vivre
convenablement, voire de s'enrichir. Le même mouvement bouleverse la
hiérarchie des arts elle-même. Les souverains, de plus en plus portés sur le "
monumental ", font ainsi de la commande architecturale un instrument essentiel
de leur politique. De leur côté, les riches bourgeois des villes, plus
sensibles à l'intimité, assurent au peintre un succès qui ne se démentira plus
; il intervient partout, fournissant maquettes et cartons pour la broderie,
l'émail, la gravure, la tapisserie, le vitrail.

Alain Erlande-Brandenburg analyse ce tournant capital qui rompt avec les
usages précédents (ils sont l'objet du premier volet de sa recherche : De
pierre, d'or et de feu, 1999) et explore l'alchimie de la création au couchant
de ce qu'il est convenu d'appeler le Moyen Âge. L'oeuvre d'art n'est plus
réductible à une autre, et un créateur peut dès lors s'élever au
chef-d'oeuvre. Le portrait des Arnolfini par Van Eyck en est un témoignage
éclatant entre tous : l'artiste assiste au moment où un couple s'engage par
serment dans le mariage ; non seulement il signe son oeuvre, mais encore il se
représente auprès des commanditaires : il est désormais un acteur à part
entière de la société.

Alain Erlande-Brandenburg, directeur d'études à l'École pratique des hautes
études (IVe section), conservateur général du Patrimoine, ancien adjoint au
directeur de s Musées de France, ancien directeur des Archives de France
(1994-1998), directeur du Musée national de la Renaissance (château d'Écouen),
a publié de nombreux ouvrages relatifs à l'art du Moyen Âge.
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