Poids plumes
EAN13
9782359841121
ISBN
978-2-35984-112-1
Éditeur
Esperluète éditions
Date de publication
Collection
L'ESTRAN
Nombre de pages
80
Dimensions
19 x 11,3 x 0,8 cm
Poids
115 g
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Poids plumes

Esperluète éditions

L'Estran

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En fin d’après-midi, l’été, quand on va s’asseoir avec son livre sur le banc au fond du jardin, il y a de grandes chances pour que, à peine installé, on l’entende, du haut de la cheminée de la maison. C’est toujours elle qu’il choisit, à cette heure-là. (…)

Sur le banc, on quitte un instant son livre et on lève les yeux vers lui qui, là-haut, vous fait face, tête dressée, bec grand ouvert, et lance sans se presser ses phrases flûtées par-dessus les jardins et les toits du quartier, s’arrête un instant après sa tirade, se lisse une plume ou l’autre, étire une aile, puis reprend.


À la manière d’un naturaliste-poète, Nicole Malinconi observe les oiseaux de nos contrées et en dresse le portrait. Elle place au premier plan ceux que nous côtoyons tous les jours, parfois sans leur prêter beaucoup d’attention. L’un construit son nid, tandis que l’autre perfectionne son chant. D’autres sont en partance vers des régions lointaines…

« Observer les oiseaux et restituer leur façon d’être au monde et à la vie, c’est porter l’attention sur l’infiniment petit et mettre des mots sur ce qui semble destiné à ne pas en avoir. C’est aussi donner une forme à ce qui bouge et échappe. C’est un détour du regard pour apprendre à regarder mieux.

Les textes qui s’égrènent sont doux et forts à la fois, marqués par une inconditionnelle et lucide bienveillance. Le conditionnel et le futur donnent chair à l’intranquillité, à la sensation de se tenir sur le fil. L’absence de communication entre celui qui regarde et celui qui est regardé n’empêche pas la relation. Et c’est là finalement ce qui me semble nourrir chacun de ces textes subtils : tisser fil à fil notre relation à ce qui nous entoure – le monde, les êtres, les traces qu’ils laissent. L’insignifiance apparente de l’oiseau devient miroir de notre propre fragilité. La menace de son absence un signe des impasses de notre temps ; son courage, son obstination, sa ténacité comme des invitations à tenir et avancer.»*

Et c’est bien une invitation que Nicole Malinconi nous lance : à ralentir et observer, mais aussi à faire preuve de vigilance.

De son côté, Kikie Crêvecœur prête aussi une grande attention à ces oiseaux de nos jardins. Elle ravira le lecteur avec ses gravures sur gommes : mésange, chardonneret, oie sauvage, chouette, rouge-gorge… autant de portraits évocateurs et poétiques. Elle capture l’oiseau dans son envol, dans son mouvement, dans son chant.

* Anouk Delcourt (librairie Point virgule, Namur)
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