LA TENTATION INTERDITE
EAN13
9782280221788
ISBN
978-2-280-22178-8
Éditeur
Harlequin
Date de publication
Collection
Prelud' (32)
Poids
142 g
Langue
français
Langue d'origine
anglais
Fiches UNIMARC
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La Tentation Interdite

De

Harlequin

Prelud'

Indisponible

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1 ?>Au cours des deux siècles et demi de sa longue existence, Olena Petrovich avait eu tout le temps de faire du péché une forme d'art. Elle avait ainsi usé librement de son charme vampirique pour obtenir tout ce qu'elle désirait, qu'il s'agisse d'argent, de pouvoir ou de sexe. Et la vie lui avait toujours semblé très facile. Aujourd'hui, elle aspirait à tout autre chose. La création de la cité de Nouveau Monde avait profondément altéré sa vision de la vie et, pour la première fois depuis bien longtemps, elle se surprenait à croire en quelque chose de plus grand qu'elle-même. Car si durant des millénaires vampires, lycans et sorciers avaient vécu en marge de l'humanité, traqués et massacrés comme des bêtes fauves, ils avaient enfin trouvé leur place. Evidemment, la cohabitation de prédateurs si puissants était parfois délicate et la ville avait dû se pourvoir de forces de l'ordre efficaces. C'est justement pour assurer la pérennité de Nouveau Monde qu'Olena avait décidé de s'engager dans la police scientifique. Pendant plusieurs années, elle avait dû faire ses preuves, et démontrer à son supérieur, le commissaire Gabriel Bellmonte, que son revirement était bel et biensérieux. Il avait fini par lui accorder sa confiance et la nommer inspectrice. Et aujourd'hui elle comptait bien lui prouver qu'il avait eu raison de le faire. L'enquête qui lui avait été confiée n'était pas banale. Car, au lieu de voler l'argent dans la banque de Nouveau Monde, les cambrioleurs qui y avaient fait irruption avaient préféré faire sauter les coffres personnels des clients. Olena observa attentivement les dizaines de casiers de métal déchiquetés dont le contenu avait été désintégré par le souffle de l'explosion. En apprenant ce qui s'était passé, elle avait d'abord cru qu'il s'agissait d'un accident et que les cambrioleurs avaient mal dosé la charge d'explosifs qu'ils avaient employée pour ouvrir l'un des coffres. Mais il lui paraissait désormais évident que tel n'était pas le cas. Ceux qui avaient posé cette charge savaient précisément ce qu'ils faisaient et ils s'étaient même débrouillés pour ne causer aucun dégât dans le reste de la pièce. – Je ne comprends pas, murmura Sophie St. Clair, la plus proche collègue d'Olena qui, au fil des années, était aussi devenue l'une de ses rares amies. Pourquoi n'ont-ils pas touché à l'argent ? – Parce que ces types étaient de véritables professionnels, répondit Olena. Ils savaient qu'ils ne disposeraient que de très peu de temps avant que la police n'arrive sur les lieux et ils n'ont pas perdu une minute. – Mais que tenaient-ils tant à détruire ici ? Olena secoua pensivement la tête. – S'ils avaient vraiment voulu détruire quelquechose, ils l'auraient emporté pour s'en débarrasser de façon plus discrète, répondit-elle. – Alors pourquoi avoir fait sauter la moitié des coffres ? – Pour que nous ne sachions pas auquel ils s'intéressaient précisément, répondit Olena. – Ça se tient, concéda Sophie. – Est-ce que Kellen est arrivé ? Kellen Falcon, leur technicien en balistique et en explosifs, était arrivé des Etats-Unis un an auparavant pour consulter un spécialiste de la sangcerritus, cette terrible maladie qui ne touchait que les vampires et les faisait généralement sombrer dans la folie. Après sa guérison, il avait intégré l'équipe de Gabriel et s'était mis en ménage avec Sophie. – Je viens de l'appeler, répondit celle-ci. Il ne devrait pas tarder. Que t'a dit le directeur de la banque ? – Il était sur place au moment où cela s'est produit. Quelques minutes seulement après l'ouverture de l'établissement, quatre hommes armés et munis de masques de hockey sur glace ont fait irruption à l'intérieur et ont demandé à tout le monde de s'allonger face contre terre. – S'agissait-il de vampires, de lycans ou de sorciers ? – Il n'a pas pu me le dire. Tout ce qu'il sait, c'est que l'un d'eux sentait le menthol. – Dois-je en déduire que le directeur est un lycan ? Le sens de l'odorat de ces derniers était légendaire. – Exact. – Que s'est-il passé, ensuite ? – L'un des cambrioleurs a demandé au directeur d'ouvrir le coffre-fort. Puis ils ont fait entrer tout le monde dedans et ont fermé à clé. – Personne n'a donc pu voir ce qui s'est passé ensuite ? – Non. Mais le directeur et les trois autres lycans qui se trouvaient dans le coffre ont distinctement entendu une explosion à 10 h 30. Sophie jeta un coup d'œil à sa montre. – Il y a deux heures et demie, donc. Qui a signalé le cambriolage ? – Mme Fonteneau, une cliente de la banque. Elle est arrivée sur les lieux à 11 h 30 et a trouvé porte close. Elle a trouvé cela étrange puisque l'établissement était censé être ouvert à cette heure-là. Elle a donc appelé la police. – A-t–elle vu quoi que ce soit d'intéressant ? Olena jeta un coup d'œil au calepin qui ne la quittait jamais et secoua la tête. – Non, répondit-elle. Les portes étaient fermées à clé et elle n'a donc pas pu accéder à l'intérieur du bâtiment. De toute façon, les cambrioleurs étaient certainement partis depuis longtemps... Un jeune policier du nom d'Anderson les rejoignit alors et leur tendit un disque compact. – Ce sont les vidéos des caméras de sécurité, expliqua-t–il. – Merci, lui répondit Olena en lui prenant le disque des mains. Il la contempla avec un mélange d'admiration et de timidité qui avait quelque chose de touchant. – Y a-t–il autre chose ? lui demanda-t–elle en souriant malicieusement. – Euh, oui... Désolé... Il y a quelqu'un dans le hall qui demande à parler à la personne responsable de l'enquête. – De qui s'agit-il ? – Je l'ignore, madame. On m'a juste demandé de vous apporter ce disque et de vous prévenir de l'arrivée de cet homme. Olena jeta un coup d'œil interrogatif à Sophie qui haussa les épaules. – C'est peut-être quelqu'un qui travaille pour le maire, suggéra-t–elle. Après tout, il s'agit de l'une des principales banques de Nouveau Monde. Je suis certain que la plupart des pontes de la ville possèdent un coffre ici... – J'espère bien que non, soupira Olena. Je déteste les bureaucrates. Olena glissa le disque dans la poche intérieure de son blouson en cuir et suivit Anderson en direction du grand hall de la banque. Elle percevait distinctement le désir qu'elle inspirait au jeune homme. Il s'agissait sans aucun doute d'un lycan et il ne devait pas avoir plus de vingt-cinq ans. Chaque année, les recrues de la police lui paraissaient plus jeunes encore que précédemment. Mais c'était peut-être parce qu'elle-même se sentait de plus en plus âgée. Lorsqu'ils parvinrent enfin dans le hall, Olena constata que les policiers qu'elle avait chargés de recueillir les témoignages des employés et des clients qui avaient été enfermés dans le coffre étaient toujours à l'œuvre. Le directeur de la banque, quant à lui, était en pleine discussion avec un inspecteur. Mais l'homme qui attira aussitôt l'attention d'Olena se tenait légèrement en retrait et observait la scène d'un œil attentif. Il était vêtu d'un costume sombre aussiaustère qu'élégant qui mettait en valeur sa carrure athlétique. Au bout de deux siècles et demi d'existence, Olena ne se laissait pas facilement impressionner. Elle avait croisé toutes sortes d'hommes : des mendiants et des princes, des riches et des pauvres, des esthètes, des hommes de pouvoir, des penseurs et des fous. Certains l'avaient émue, d'autres avaient éveillé sa colère et sa haine, d'autres encore avaient su la séduire. Aujourd'hui, rares étaient ceux qui retenaient son attention. Mais l'inconnu était de ceux-là. Il se dégageait de lui un mélange d'assurance et de volonté peu commun qui lui donnait une force et un éclat particuliers. Olena se demanda de qui il pouvait bien s'agir : d'un client venu s'enquérir de ce qu'il était advenu de son coffre-fort, d'un représentant de la compagnie d'assurances ou encore de l'un des hommes de confiance du maire. Elle comprit que c'était vers lui qu'Anderson la guidait. Elle le vit alors braquer sur elle un regard acéré qui la prit de court. La plupart des hommes qu'elle croisait ne pouvaient s'empêcher de jeter un coup d'œil admiratif à ses longues jambes ou à sa poitrine généreuse en fonction de leurs préférences personnelles. Mais l'inconnu gardait s...
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