Mésange

Issue d’une famille aisée de l’Ouest de la France, Mathilde Freaks aurait dû suivre le destin de tant de femmes de son milieu, préservées des turpitudes et des aléas. Née en 1870, mariée en 1900, Mathilde a sept enfants, qu’elle appelle « mes anges ». Elle disparaît pourtant des radars et des albums de famille, comme d’un coup de gomme, en 1920.
Des archives attestent de son internement à l’hôpital Saint- Jacques, à Nantes, quartier des aliénées : histoire d’une chute, d’une énigme. Treize ans plus tard, elle en sort miraculeusement. Mais c’est comme si personne n’en a jamais rien su. Qui est-elle ? Qu’est-elle devenue ? De quel mensonge et de quelle tragédie est-elle le nom ?
Dans le silence, chaque membre de la famille s’est recomposé un récit indicible qui prend la forme d’un mensonge organisé. La narratrice part en quête de cette aïeule, ce fantôme aux lourds secrets, dont on n’ose plus prononcer le nom. Une enquête méticuleuse pour dénouer l’écheveau des maigres indices l’amène à proposer un tissu d’hypothèses fragiles mais vraisemblables.
S’y croisent et s’y épanouissent des personnages réels comme fictifs : Mathilde, ses soeurs, sa grand-mère fantasque, son mari, une marquise, un amour de jeunesse, Louise Michel, le frère de l’auteure, le fils de Mathilde, une psychanalyste, une cousine, Tom (un aventurier), un artiste, une biche, une fée, l’éditeur, un ange gardien, etc.
Dans une langue où se mêlent imaginaire d’un autre temps et points de vue hyper contemporains, où humour court-circuite pathos et narcissisme, Claire Jacquet nous plonge dans le labyrinthe familial qui mène jusqu’à elle et à l’indétermination des dernières pages.